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Présélection César 2024 - "Rapide" de Paul Rigoux

Dans le cadre de la présélection de trois films du GREC aux César 2024 (deux court-métrages de fiction et un court-métrage documentaire), les réalisateur.rices des films se sont prêté.e.s au jeu de présenter leur travail à travers leurs comédien.ne.s.

Voici Rapide de Paul Rigoux, par Edouard Sulpice, Mélodie Adda, Mathilde Weil et Abraham Wapler, comédien.ne.s principales du film.

 

 

 

Voici également un portrait thématique du film par Paul Rigoux !

 

Nous avons également demandé aux réalisateur.rices de confectionner une vidéo de présentation de leurs films, dans l'esprit de ceux-ci !

Ils et elle nous ont également accordé une interview et nous racontent leur expérience de prépa et de tournage, leur rapport à leur film et aux thématiques qu'ils y abordent.

Voici la vidéo et l'interview de Paul Rigoux, réalisateur de Rapide, présélectionné dans la catégorie Meilleur court-métrage de fiction.

 

 

 

 

Interview de Paul Rigoux

 

Synopsis de “Rapide” de Paul Rigoux :

 

Jean est un « lent », il construit sa vie autour de ses angoisses, et se considère inadapté à la vie en société. Il vit en colocation avec Alex, qui lui, est un « rapide ». Passionné par l’aérodynamisme et l’eurodance, Alex vit vite, se pose le moins de questions possible. Un matin, il reçoit chez eux une amie « rapide », Lou, alors que Jean avait lui aussi prévu de recevoir une amie « lente », Caroline.

 

Rapide est un film qui fait du bien. Est-ce que c’est quelque chose que tu avais en tête en l’écrivant ?

 

J’avais fait un premier film beaucoup plus sérieux, et c’était assez pénible de le revoir. Alors je me suis dit que je voulais faire quelque chose de plus léger ; de rester dans un truc un peu philo, mais comique. Cependant, je ne me suis pas dit que ce serait un “film qui fait du bien”. Mais c’est en le montrant en festival que je m’en suis rendu compte, les gens me disaient : “C’est un film qui met la pêche, qui fait sourire”, et même parfois “Je passais une semaine horrible et ton film, il m’a fait du bien”. Et c’est un truc dont je suis hyper content. Quand je vois des films qui font du bien, c’est des films qui me restent en tête. Donc tant mieux !

 

Les dialogues sont très fluides. A quel point étaient-ils écrits ? Quelle est la part du travail avec les comédiens dans leur écriture ?

 

Le scénario de base était très écrit, et très long. Et puis très littéraire, parce que je m’inspire beaucoup de la littérature, donc il y avait beaucoup de citations directes de livres que j’avais mis dans les dialogues, même si je savais que ça allait sauter.

Quand on a commencé à répéter avec les comédiens, j’enregistrais tout et je réécoutais les dialogues et les discussions le soir, je modifiais pour que tout soit fluide. D’autant qu’on avait beaucoup de plans séquences, donc il faut vraiment que tout soit très fluide, que les gens se répondent. 

Les comédiens sont arrivés avec une fraîcheur et m’ont un peu dit tout ce qui n’allait pas au fur et à mesure, et j’ai réécrit tous les jours jusqu’au tournage. Ça a été un beau travail à cinq. 

Pendant le tournage, par contre, c’était vraiment le texte tel qu’il était écrit. Vu que le tournage était assez rapide (rires), quatre jours seulement, avec des gros blocs de scènes en plan séquence, ça nous a permis d’être à l’aise, de nous concentrer sur le jeu et la mise en scène.

 

Pourquoi l’eurodance ? Plutôt que la techno, par exemple.

 

C’est surtout parti du morceau en lui-même, “Take My Heart Away” de Danny L. Harle. C’est un producteur de musique, principalement, qui compose notamment pour Charli XCX et Caroline Polachek. Je le suis pas mal, et il a sorti c’est album d’eurodance un peu fou, que j’ai adoré. 

Dans l’eurodance, il y a ce truc un peu désuet qui revenait à la mode, et vu que le film parle aussi un peu de ça, de la mode, de comment les vêtements de sports sont devenus à la mode juste parce que les marques l’ont décidé, comment la mode peut être un cycle… J’ai trouvé ça intéressant. Et puis, l’eurodance, c’est festif, ça me faisait marrer, et y a quand même de la comédie dans le fait de faire écouter de l’eurodance à Edouard Sulpice (acteur du personnage de Jean). 

 

Est-ce qu’il y a une scène dont tu es particulièrement fier dans le film ?

 

C’est forcément biaisé par l’expérience de tournage, mais le plan séquence dans la rue, c’était une bonne galère, le dernier truc à tourner… Et c’est un moment clef du film. On arrivait pas à tourner, on avait des galères techniques, de régie… Et au bout de la quatorzième prise, il y a eu du soleil, le jeu était parfait. Un vrai truc s’est passé entre les deux comédiens, ça m’a beaucoup ému.

Et puis j’aime beaucoup, dans la scène de fin, quand Edouard (Sulpice) refait un peu le lit (le personnage danse sur un lit, puis en descend et refait le lit). Il l’a improvisé, et je trouve ça parfait pour clôturer le film. 

 

C’est quoi, la limite philosophique de la vitesse ?

 

Je crois que le film, puisqu’il suit la trajectoire de Jean, est plus un film sur la lenteur que sur la vitesse. Et les limites de la vitesse, elles étaient dans le scénario, à un moment où Jean disait à Lou et Alex qu’ils ne réfléchissaient jamais, qu’ils ne faisaient qu’agir. Et je pense que c’est ça. C’est des gens anxieux, finalement, qui n’ont pas envie de réfléchir. Donc la limite de trop réfléchir, c’est de ne pas agir, et vice versa (rires). Donc il faut danser sur le lit, mais refaire le lit ensuite.

 

Est-ce que tu penses que Rapide est un film optimiste ?

 

J’ai essayé que ça le soit, pour moi, déjà. A la fin du film, on peut envisager une nouvelle histoire pour Jean. Peut-être que l'altérité va le forcer à vivre un peu plus. Le fait de rencontrer quelqu’un qui nous secoue, ça fait du bien. Je suis pas forcément quelqu’un de très optimiste, mais je pense que ça fait du coup du bien de faire des films comme ça.

 

Qu’est-ce que tu vas faire après ?

 

J’ai quitté mon travail à la fin du mois de juin pour écrire mon premier long-métrage. Je suis sur un traitement, là, j’attends le retour d’un prod qui doit me suivre. Et ce sera une comédie !


Propos recueillis par Mathilde Adjinsoff



Date de publication : 13-11-2023

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