résidence

Carnet de résidence / De l'autre côté d'Iván Castiñeiras

Résidence Frontières 2017
Grec - Musée national de l'histoire de l'immigration

La résidence d'Iván Castiñeiras au Musée de l'histoire de l'immigration et l'avancement de son projet De l'autre côté  sont à suivre en ligne sur cette page et sur le site du réalisateur.

#11 - 1er juillet 2017

Tournage

#10 - 28 juin 2017

Préparation au tournage

 

#9 - 28 juin 2017

Utilisation de la technique de mapping

Cette technique consiste à projeter une vidéo en temps réel sur une surface. L'idée est de créer un effet de reconnaissance et de contrôle de toute personne qui passe la frontière. 

 

Tout demandeur d'asile au Royaume-Uni doit faire cette reconnaissance faciale quand il arrive dans le pays. Avant de passer par le scanner, la personne doit faire un entretien en répondant à 130-150 questions.

 

 

#8 - 19 juin 2017

Premiers tests d'images dans un container où seront tournées plusieurs séquences du film.


 #7 - 14 mai 2017

À nouveau je croise le Canal de la Manche, cette fois pour m'installer dans Newport / Cardiff  (Wales).

Pendant deux mois je travaillerai in situ.

Mon travail se développera en deux étapes, la première consistera à organiser un workshop créative d'écriture et de travail performatique pour ensuite réaliser un court-métrage avec le matériel développé durant ledit workshop.

L'arrivée au port de Douvres. Vue des camions dans lesquels parfois les gens sont obligés de se cacher pour réussir à passer la frontière et arriver au Royaume Uni.

Fête de la communauté  soudanaise de Newport. Ils célèbrent l'arrivée de la famille de l'un des réfugiés. Processus dénommé "réunification familiale".  Après deux ans la famille de Mohamed a réussi à recevoir les papiers pour venir au Royaume Uni et pouvoir se retrouver à nouveau.

#6 - 1 mai 2017

Une partie des personnes avec qui j'avais travaillé l’année dernière dans le campement de migrants/réfugiés de Calais et avec qui je voulais poursuivre mon travail dans le cadre du projet de la résidence habitent maintenant à Londres. Ils doivent travailler constamment pour payer la dette avec les contrebandières, plusieurs ont réussi à faire venir leurs familles. 

Ces deux facteurs ne me permettent pas d'avoir ni le temps ni l’espace pour travailler avec eux. Il est impossible de les suivre sur leur lieu de travail car ils travaillent au noir. Il est aussi très difficile de les filmer chez eux à parce que cet espace devient un lieu familial consacré à une intimité incompatible avec la présence d'une caméra.

Après plusieurs jours de repérages à Londres, je me suis rendu de compte de l'impossibilité de continuer à travailler avec eux, mais grâce à Ammar j’ai pu entrer en contact avec des demandeurs d'asile habitant dans des villes portuaires de Newport et Cardiff.


Il s'agit d'une communauté des migrants qui vivent dans une maison d'accueil en attendant l'acceptation de leur demande d'asile. De petites villes comme Cardiff et Newport donnent plus de souplesse pour travailler et me permettraient d'avoir un endroit pour filmer contrairement à Londres où la taille de la ville et les conditions de vie rendaient difficile le contact et le travail avec les autres.

J'ai par ailleurs rencontré des personnes d'un organisme d'aide aux réfugiés/migrants appelé ISTART qui s'est montré intéressé par le projet et pourrait m'apporter un soutien logistique et un accompagnement sur place.

Proposition du processus créatif

Pendant quinze jours je développerai un processus de travail en groupe sous forme d’atelier avec des migrants / réfugiés qui attendent l’acceptation de leur demande d’asile.

L’objectif est de recueillir des histoires personnelles ou anonymes. Pendant cet atelier on travaillera l’écriture de ces histoires, leur interprétation et la direction d’acteur car les participants eux-mêmes les réincarneront.

Une fois que l’atelier sera fini, on tournera pendant un mois une sélection d’histoires (scénario de création collective).

Les histoires courtes prévues dans mon projet de départ y seront incluses, en plus des nouvelles, permettant de créer un univers hybride entre le documentaire et la fiction.

Le contexte et la vie de ces gens seront la base et le paysage de ces narrations.

Langage de fiction/non-fiction

Je propose un jeu de représentation avec de différentes techniques qui se mêleront constamment :

•   «interprétation réaliste». Chercher un espace et une représentation d’acteur qui s’installe dans le présent et qui situe les spectateurs en face d’un événement

•   «interprétation symbolique». Interprétation d’une histoire vraie par une mise en scène «théâtralisée» où l’espace peut être réaliste / abstrait mais où on comprend que le personnage (comédien) réinterprète quelque chose qui lui est déjà arrivée. Exemple: entretien d’Abdul, présenté dans le dossier

•   «La troisième voie» est un mélange des deux procédés, où on passe de l’un à l’autre dans la même scène

Exemple scène où le groupe de gens essaient de traverser la frontière à l’intérieur d’un container. On observe la situation réaliste et on passe à la communication directe à la caméra où l'une des personnes nous raconte une histoire brève, ensuite on revient au réalisme. Une outre exemple, la séquence du voyage dans la valise d’Ammar,

•   «Suivi documentaire». Processus de suivi et observation des intervenants pendant l'atelier et la prise de vue de leur quotidien.

Je cherche à créer un travail artistique et cinématographique proche de la fiction et il m'est fondamental de trouver une ambiance. C’est important de trouver des lieux précis, qui transmettent et créent une résonance avec un micro-récit proposé. Le choix d'ambiance et des moments que je tournerais et le travail avec la lumière renforceront cette idée.

#5 - 19 avril 2017

Pendant ces derniers mois, j’ai pris des notes, lu des livres et des articles, j'ai regardé des images et des films, j'ai écouté de la musique et pensé quelle forme donner au projet. Je ne l’ai pas encore trouvée, mais toutes les références que j’ai trouvées forment une trajectoire. Je voudrais partager ces contenus avec vous; quelques-uns sont en français, d’autres en anglais, portugais et espagnol. Tous traitent la question des frontières en Europe. 

Presse

MAPA journal portugais de contre-information, journalisme libre, actif, critique et honnête

Qui profite de la tragédie des frontières ? L’industrie lucrative d’armement et de vigilance: https://issuu.com/jornalmapa/docs/mapa_14

Cartographie de l’Europe Forteresse” Opération militaire navale NAVFORMED, vigilance électronique de frontères FRONTEX : https://issuu.com/jornalmapa/docs/mapa_11

 

Livres

EL DORADO de Laurent Gaudè, roman

Avec un langage poétique et intense, Gaudé décrit sous plusieurs angles et personnages la réalité de ceux qui essaient de traverser nos frontières :

Les migrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune...avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. Le commandant Piracci fait partie de ceux qui sillonnent les mers à la recherche de clandestins, les sauvant parfois de la noyade. Mais la mort est-elle pire qu’un rêve brisé?

 

ERRANCE de Raymond Depardon

Le photographe est un photographe de fiction, même s'il est dedans le réel. Il est metteur en scène. C'est quelque chose qu'il assume mal, moi-même en tout cas, je l'assumais mal, je ne savais même pas que j'étais dans la mise en scène. Je pensais être dans le réel, étant témoin, et en fait j'étais un metteur en scène, j'étais quelqu'un qui intervenais dans le réel. Sans m'en rendre compte, j'étais plus dans la fiction que je ne le pensais. En tant que cinéaste, je suis obligé de m'approcher de la fiction et j'ai envie de faire des fictions, qui sont peut-être des documentaires, mais avec une part de fiction.

Liens

Des associations ou collectifs avec un point de vue critique concernant la gestion migratoire :

Sans papiers, ni frontières https://sanspapiersnifrontieres.noblogs.org/

Marseille Infos Autonomes : https://mars-infos.org/+-no-border-+

Presidio No Border Vintimille : https://noborders20miglia.noblogs.org/

Paris Luttes infos : https://paris-luttes.info/+-lutte-des-refugie-e-s-+?lang=fr

Calais Migrant Solidarity https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

Hurriya : https://hurriya.noblogs.org/

Clandestina (Grecia) : https://clandestinenglish.wordpress.com/

Infokiosques.net : https://infokiosques.net/immigrations

Autres liens

“Assimiler les passeurs à des trafiquants d’êtres humains est une tactique délibérée de la part des décideurs politiques pour gérer l’émigration comme s’il s’agissait d’un acte criminel”

http://www.middleeasteye.net/node/44345

 

Films

 

CASSE de Nadège Trebal

Entretien avec la cinéaste sur Mediapart

C’est vraiment la rencontre des hommes dans ce lieu qui m’a fait penser qu’il s’agissait d’un lieu extraordinaire de cinéma et de partage. De vie. Je me suis dit qu’il ne fallait absolument pas faire une fiction, mais aller à leur rencontre.

Je me suis dit que je ne souhaitais vraiment pas raconter une histoire, ou un discours, mais aller glaner – comme eux glanent des pièces – leurs histoires. Toutes ces histoires, pièces détachées de vie, constitueraient un film.

Il faut que j’aie envie de filmer la personne et qu’elle ait aussi envie d’être filmée. Je pense que cette envie transparaît.

THE ARVOR de Clio Bernard

LÉTERNITÉ ET UN JOUR de Theo Angelopoulos

THE OLD BELEIVERS de Jana Seveikova

Musique

 

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https://www.youtube.com/watch?v=efxNWPDeRoQ

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https://www.youtube.com/watch?v=0FMRUyDKFLE

Maestro Mohammad Reza Lotfi

https://www.youtube.com/watch?v=WCpiD15zaYo

https://www.youtube.com/watch?v=46QfWjeq8s8

Zad Moultaka - La ta_zhoulih Fadia El-Hage :

https://www.youtube.com/watch?v=ERvuWJNgtlc

Rabih Abou Khalil - Blue Camel (Full Album) :

https://www.youtube.com/watch?v=DXLrrp49GqE

Gabor Szabo - Dreams (1968) [full album] :

https://www.youtube.com/watch?v=gr0XWmEbiMQ

 

Erè Mèla Mèla  Je cherche une solution est un album du chanteur éthiopien Mahmoud Ahmed, l'un des chefs de file de l'éthio-jazz, paru en 1975.

Mahmoud Ahmed - Era Mela Mela : https://www.youtube.com/watch?v=vl7vCGI_-4Q

Hassan Hakmoun & Adam Rudolph. Ma'bud Allah

https://www.youtube.com/watch?v=5OIkkt_IcyQ

 

Mon cahier personnel, premières annotations, dessins, idées, etc...

 

 

 

 

 

 

#4 - 6 avril 2017

Je suis allé à Londres pour faire des repérages et retrouver les protagonistes du film. Ce fut une période complexe. J’ai retrouvé un Londres en plein printemps, ensoleillé, les arbres en train de fleurir et les parcs remplis de monde. Petit à petit je me rends compte des dimensions de la ville, de la difficulté de rencontrer quelqu’un, du temps pour se déplacer, du coût du transport, de la disponibilité des gens et de leur sens de l’écoute.

Je me rends compte aussi que le désir de filmer mon projet dans cette ville n’est pas viable.

La décision de changer de lieux de tournage est venue après avoir rencontré les gens que je chéris et que je voulais voir depuis plus d’un an. J’avais envie de développer mon prochain projet avec leur soutien et leur présence, mais je me suis rendu compte qu'il sont maintenant dans une autre étape de leur vie.

Ils ne peuvent plus me prêter l'attention dont j’ai besoin. Des prix exorbitants de la vie à Londres et la grande dette qu’ils doivent payer pour avoir passé les frontières, les oblige à travailler constamment.

Beaucoup d’entre eux sont avec leurs familles, la maison devient un espace intime et sacré où la caméra n’a pas de place.

Avec l’aide d’Ammar, je suis allé au Pays de Galles, plus précisément à Cardiff et à Newport.

Dans ces villes j'ai rencontré beaucoup de gens, qui en attendant leur permis de séjour logent dans des maisons d'accueil.

Leur attente s’étend de 6 à 12 mois ou plus. Ces personnes sont de nationalités différentes et partagent le même espace (une maison avec des chambres individuelles). Elles comptent chaque jour qui passe avec l’espoir que leur demande d’asile soit acceptée.

Pendant ce temps elles reçoivent une aide de 30€ par semaine, et elles n’ont pas le droit de travailler ni de recevoir aucune autre aide financière. Elles attendent avec impatience une réponse définitive et prient chaque jour pour pouvoir enfin démarrer une nouvelle vie.

J’ai eu la chance et le plaisir de rencontrer un groupe de personnes d’origines différentes : iranienne, syrienne, soudanaise et koweïtienne. Elles m’ont ouvert les portes de leur maison, m’ont accueilli, m’ont donné à manger et m’ont raconté leurs histoires.

De cette expérience est née l'envie de développer mon projet ici.

Je voudrais donc mettre en place un atelier d’écriture de 15 jours avec un groupe de réfugiés / immigrés pour récolter des récits vécus ou imaginaires afin d'écrire le scénario du film.  

J’attends le retour de quelques établissements locaux intéressés par le projet qui pourraient m’aider à le développer.

 

 

#3 - 3 avril 2017, Londres

10 mois après j'ai réussi à retrouver mes amis Ammar, Waseem, Ahmad, Mohamed, Fady, Ammar...

Nous nous sommes rencontrés dans le campement de Calais dans des conditions difficiles.

Ils ont essayé de traverser la frontière pendant 10-11 mois et finalement ils sont arrivés au Royaume-Uni.

La plupart d’entre eux sont maintenant à Londres. Après une longue attente, ils ont reçu leurs papiers et certains ont réussi à faire venir leurs femmes et leurs enfants. Maintenant c'est un processus d’adaptation difficile qui commence. Il faut chercher du travail et parler la langue anglaise.

C’était émouvant de les retrouver en forme et pleins d’espoir. Ils m’ont raconté leur passage de la frontière et leurs premiers jours au Royaume-Uni, une attente éternelle des documents, de leur premier travail et de l’arrivée de leurs familles.

Un jour nous avons visité le British Museum où les images de leurs ancêtres remplissaient les salles. L’art assyrien de 5000 à 2000 av. J.-C. C’était paradoxal de retrouver leur propre histoire sur un territoire lointain dans lequel ils sont arrivés d’une manière illégale.

Aujourd’hui face à l’art qui appartient à leur passé je ressens leur étonnement, l'orgueil d'être en face d'une œuvre de beauté exceptionnelle alors que la rage de voir leur passé déplacé/volé vers un autre territoire/nation.

En observant ces magnifiques bas-reliefs, je me suis demandé ce que représentait le lion blessé dans cette histoire de l'immigration et comment toutes ces cicatrices guérissaient. Comme dit Laurent Gaudé dans son livre El DoradoAucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes.

 

 

 

#2 - 16 février 2017

Lorsqu’un réfugié/migrant réussit à traverser la frontière pour arriver en Angleterre, cela ne veut pas dire qu’il réussit à résoudre sa situation de précarité. En réalité, il se trouve endetté à cause d'un prix élevé du voyage qui s’étend entre 8000 et 30 000 euros. Cela représente à peu près le prix payé pour traverser illégalement les multiples frontières en allant de son pays d'origine jusqu’à l'Angleterre. Et cela sans oublier l’épuisement physique, le stress et les troubles psychiques qu’il a dû subir au cours du chemin. 

En plus, ces personnes ont souvent à leur charge une famille, des enfants ou des parents qui sont restés dans leur pays d’origine, incapables de faire le trajet: ils sont donc obligés de leur envoyer de l’argent.

Une fois arrivés en Angleterre ces personnes se lancent directement dans un processus complexe de bureaucratie et d’intégration à une nouvelle société. Dès leur arrivée, elles doivent se présenter à la première station de police pour expliquer avec cohérence et clarté lors d’un interrogatoire comment elles ont réussi à passer la frontière.

Si leurs réponses correspondent aux attentes et critères demandés, elles sont amenées dans un centre de rétention. Elles passeront entre 3 à 7 semaines en détention. Une fois que l'origine, le récit et le statut du réfugié/migrant sont éclaircis, la personne pourra passer à la deuxième phase, où elle sera logée dans une chambre d’hôtel pour une durée de 4 à 8 semaines. Pendant ce temps une structure travaillera sur la question d'hébergement où la personne devra habiter pendant les mois qui suivent (entre 7 et 12 mois). Une chambre est allouée dans une maison destinée à héberger des migrants/réfugiés de différentes nationalités et origines. Elles devront obligatoirement résider à ce domicile. Une fois que la personne aura passé cette période, elle sera interrogée de nouveau. Et ce n’est qu’après cet interrogatoire qu'elle saura si sa demande d’asile est acceptée ou refusée. Si la réponse est positive la personne recevra un titre de séjour pour une durée de 5 ans. En cas de réponse négative, la personne sera déportée immédiatement au pays le plus proche (ou parfois dans son pays d’origine),soit au premier pays européen où ses empreintes ont été laissées (de force ou pas).

En tout, ce processus peut durer plus d’un an. Et pendant tout ce temps les personnes devront attendre, sans avoir le droit de travailler et de gagner sa vie, ou de développer une vie normale ou de se créer son nouvel environnement social.

La description de ce processus pourrait ressembler au processus de vérification d’un stock de marchandise "non désirée" ou "non prioritaire". De nombreuses études sur l’économie du marché et statistiques démontrent que ces hommes et femmes qui essaient de maintenir à tout prix leur dignité, une fois acceptés dans la chaîne de travail, seront en effet productifs et lucratifs pour l'économie de l’état et la société qui les "accueille".

En général ils occupent des postes de travail mal rémunérés, et des postes de travail non-voulus par les citoyens "à droits" de ces pays. Alors pourquoi les faire attendre autant de temps?

Il y a des équations qui peuvent être déclencheurs d'un exode forcé.? L’équation: homme = marchandise = profit n'est pas nouvelle, elle est devenue tout à fait habituelle et s’inscrit dans la loi du marché et le système économique.

Ceci dit, une équation pareille se trouve à l’opposé de l'image que les pays occidentaux affichent et défendent de leurs sociétés "justes et démocratiques".

D’autre part, nous pouvons aussi dire qu’il y aurait aussi une autre équation qui se cache derrière ce mouvement migratoire, l’équation: guerre = business = exode = business ou déstabilisation politico-économique = business = exode = business.

Ceci dit, il ne s’agit pas de faire une étude ou de démontrer au premier plan ces équations, mais si elles sont mentionnées, c’est qu’elles sont innées au sujet. Ces équations abordent des questions importantes, que nous chercherons ensemble à formuler.

Mon défi sera de réussir à traduire ces concepts à travers une narration, un travail visuel, plastique et poétique, qui garde une conscience et une position éthique et politique sur le sujet du conflit et des migrations.

Je voudrais donner voix à ces personnes, tout en gravant dans la mémoire, le drame auquel ces personnes-là sont exposées et se trouvent « obligés » de vivre.

A travers ce projet je voudrais sensibiliser le public à ce sujet, et rendre plus accessible la vie de ces gens là, et cela en abordant différentes questions : comment représenter le récit de ce long voyage et exode? Comment raconter les raisons de ces déplacements? Comment représenter ce temps d’attente et de « stockage » ? Quel est le processus d’adaptation et d’intégration que suivent ces personnes pour s’intégrer à une nouvelle société ?

D’autre part il serait intéressant pour ce projet de faire une recherche poussée sur les processus de contrôle frontalier : les nouvelles technologies et les mécanismes de détection utilisés de nos jours, l'informatisation algorithmique, la quantification de données pour contrôler les passagers ... Et voir comment dans le contexte de la crise migratoire elles peuvent être utilisées non seulement pour contrôler les marchandises illégales, mais aussi les personnes et le flux migratoire. Pour cela, il s’agira en résumé de comprendre le processus et la méthodologie de contrôle qui gère le système panoptique « actuel » afin de localiser l'individu « anormal » ou qui sort des normes, pour ensuite déterminer sa situation/condition, et le ficher comme "potentiellement dangereux" ou autre.

J’aimerais ainsi à travers cette recherche et l'investigation me familiariser avec les mécanismes et outils de contrôle, dans le but de m’approprier et d’utiliser leur système de fonctionnement mais aussi leur esthétique, et ceci par exemple en utilisant des outils comme des caméras de surveillance, des scans X-ray ou autre, comme point de vue ou outil de captation dans certaines séquences fictives.

Image d´artiste anonyme photographie a Porto

#1 - 13 février 2017

"De l’autre côté" est un film produit par le GREC dans le cadre de la résidence Frontières au Musée national de l’histoire de l’immigration.

Il s’agit d’une résidence artistique, dont l’idée est de réaliser un court métrage. Ma proposition est de réaliser une  docu-fiction de 25 minutes environ. Le titre provisoire du film est « De l’autre côté ». Ce projet est la suite de mon projet réalisé l’année dernière  « Chemins Battus », une installation documentaire interactive qui traite des conditions de vie des réfugiés/migrants dans le campement de Calais appelé « La Jungle ».
Après avoir vécu 5 mois dans le campement une amitié forte est née entre des migrants et moi. La majorité des personnes que j´ai connues ont réussi à passer de l’autre côté, à l’endroit où ils rêvaient arriver: le Royaume-Uni.

Mais une fois arrivés là-bas, ils font face à d’autres difficultés .

"Nous avons traversé des dizaines de frontières, nous avons espéré en silence, en attendant le jour où nous réussirons à arriver « de l'autre côté ». Nous avons fait un long chemin, maintenant nous sommes ici, nous sommes arrivés. Est ce que nos rêves finalement s’accompliront? Trouverons-nous notre place? Quel sera le prix de ce chemin? "

Ammar, Wassim, Abdul, Ahmed ont réussi à passer en Angleterre, après avoir vécu 11 mois dans le camp de migrants de Calais surnommé "La Jungle". Après avoir surmonté d’immenses difficultés et vécu les pires précarités, aujourd’hui commence une nouvelle lutte « de l’autre côté », avec beaucoup de questions et d’incertitudes encore à résoudre.

Pendant les prochains mois, avec l’appui du Grec et du Musée national de l'histoire de l’immigration, je travaillerai sur la préparation du film  et la recherche sur le sujet. 

La médiathèque dispose de ressources et d’une base bibliographique importantes qui me permettront d’approfondir le sujet (puisque l’immigration est une répétition historique d’évènements avec des caractéristiques similaires ). Je développerai aussi en collaboration avec le Musée des évènements et des rencontres en lien avec mon projet et le programme culturel du musée.

Ici commence mon « Carnet de résidence »

 

 



Date de publication : 13-09-2018

Plus de 100 films du Grec à voir en ligne en accès libre dans La rubrique films en ligne.

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